photo_articleDirectrice d'Ehpad, Claire de la Taille recommande de surveiller son attitude en entretien. © DR

Recrutement : en entretien, surveillez votre "body language"

Attention à vos propos en entretien d'embauche, mais aussi à votre attitude non-verbale, ce qu'on appelle le "body language", conseille une directrice d'Ehpad.

 

Claire de la Taille dirige un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) à La Bazoche-Gouet (Eure-et-Loir). Lorsqu'elle recrute du personnel soignant, elle peut s'agacer de certaines attitudes, et recommande donc de les éviter. "Body language", professionnalisme, sincérité... Voici ses conseils.

 

 

Quelle attitude faut-il éviter en entretien d'embauche ?

Lors des entretiens, certains candidats ne font pas suffisamment attention au langage du corps, à leur body language. Et pourtant, le recruteur est attentif à la fois à ce que vous dites, mais aussi à ce que vous faites.

 

Le plus agaçant, c'est le candidat qui montre des signes d'impatience. Vous êtes en train d'échanger et voilà que votre interlocuteur... regarde sa montre ! Quelle qu'en soit la raison, c'est une très mauvaise idée. Dans ce genre d'échanges, on attend du candidat qu'il montre un réel intérêt pour le poste et l'établissement, pas qu'il s'inquiète d'être en retard à son prochain rendez-vous.

 

Y a-t-il d'autres éléments non verbaux à proscrire ?

J'en citerai un second : ne pas regarder son interlocuteur dans les yeux. C'est extrêmement désagréable pour le recruteur. Et celui-ci y voit forcément le signe d'une difficulté relationnelle, d'un manque de franchise ou de confiance en soi. Peut-être à tort, mais c'est assez éliminatoire.

 

Certaines phrases peuvent-elles aussi agacer ?

Oui, une en particulier : "J'aime les personnes âgées". Ou pire, encore : "J'aime les petits vieux". C'est une expression très condescendante, qui exprime le contraire de ce qu'on croit dire. Des aides-soignants prononcent à tort ces phrases lors des entretiens de recrutement.

 

Or, pendant cet échange, on attend du candidat qu'il parle de son métier, de la façon dont il l'exerce, de la relation qu'il crée avec les résidents. Bref, qu'il se comporte en professionnel du soin, exerçant auprès de personnes âgées. Des personnes qui ont parfois des pathologies lourdes, mais qui n'en restent pas moins des êtres humains, à part entière.

 

Mais le candidat veut exprimer son attachement au métier...

Certes, pour faire ce métier, il vaut mieux ne pas détester les personnes âgées. Mais la question n'est pas de les aimer. Un aide-soignant n'est pas au salon de thé, il ne s'occupe pas de sa grand-mère. Pour moi, ce genre de phrase manifeste un manque de professionnalisme, de maturité.

 

Dans les Ehpad, on a besoin de recruter des pros qui ont une relation bienveillante, attentive avec les personnes âgées. Car dans ce métier, il y a des dimensions techniques et humaines ; mais l'amour, c'est autre chose.

 

Que conseillez-vous encore aux candidats ?

D'être eux-mêmes ! Les phrases toutes faites, prononcées pour faire plaisir au recruteur, on les entend à longueur d'entretien. On les repère tout de suite et on n'y croit pas un instant. La sincérité, ça s'entend.

 

Un candidat qui dit "Je ne sais pas" ou "Voilà les questions que je me poserais face à cette situation" est beaucoup plus rassurant qu'un candidat qui a réponse à tout ou qui débite un discours tout préparé.

 

 

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Stéphane BéchauxJournaliste spécialisé

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