photo_articleLes conseils d'un directeur d'Esat pour l'entretien d'embauche (image d'illustration). © DR

En entretien d'embauche, "il n'y a pas de phrases éliminatoires"

Que faut-il éviter de dire en entretien d'embauche ? Un directeur d'Esat, qui recrute notamment des moniteurs d'atelier, nous livre quelques clefs. Interview.

 

Patrice Mancini dirige un établissement d'aide par le travail à Buc, dans les Yvelines. À ce titre, il recrute fréquemment des travailleurs sociaux, en particulier des moniteurs d'atelier, pour encadrer les travailleurs handicapés de l'Esat. Il nous livre quelques clefs sur la façon dont il jauge les candidats postulant à un emploi dans sa structure.

 

 

En entretien, que cherchez-vous à vérifier ?

Les compétences techniques du candidat. Quand je recrute un moniteur d'atelier, qui va encadrer des personnes en situation de handicap, j'ai d'abord besoin de m'assurer qu'il connaisse le métier.

 

Dans notre Esat, nous avons par exemple une activité de blanchisserie industrielle. Si je dois embaucher dans ce secteur-là, il est impératif que le candidat soit véritablement opérationnel. Je vais donc lui poser des questions techniques sur les machines qu'il a déjà utilisées et ses méthodes de travail.

 

Comment jaugez-vous le comportement ?

J'interroge le candidat sur sa capacité à travailler en équipe, son style de management. Je lui fais raconter ses expériences précédentes et les raisons qui le poussent à vouloir changer de poste. Sur ces sujets-là, le comportement, l'attitude pendant l'entretien comptent beaucoup.

 

Lors du face-à-face, on essaie de percevoir la personnalité du candidat, au-delà de ses déclarations qui peuvent être plus ou moins sincères. Il y a là-dedans une part de feeling, d'intuition. Le but du jeu, c'est d'essayer de comprendre comment la personne se comportera lorsqu'elle sera en situation de travail.

 

Y a-t-il des choses à ne pas dire au recruteur ?

Il n'y a pas en soi de phrases éliminatoires, qu'il ne faudrait surtout pas prononcer lors d'un entretien. Le candidat peut parfaitement parler des difficultés qu'il rencontre ou qu'il a rencontrées lors de son parcours. La vraie question, c'est comment il en parle, comment il analyse ces difficultés. Et aussi leur récurrence éventuelle.

 

Si, au cours de l'entretien, on comprend que le candidat ne s'entendait pas bien avec son chef dans ses trois derniers postes, on va évidemment s'interroger. Dans les métiers du social, la dimension humaine est primordiale. Etre caractériel, ça peut poser problème quand on encadre des personnes en situation difficile.

 

Mais on peut parler de ses erreurs ou de ses échecs ?

En entretien, le candidat va plutôt chercher à valoriser son parcours, à mettre en avant ce qu'il sait faire, ce qu'il a réussi. Mais ça ne lui interdit pas de parler, aussi, des éventuels échecs qu'il a pu essuyer. C'est même un signe de sincérité et de maturité que le recruteur peut apprécier. D'autant plus que ça donne du crédit à tout ce qui a pu être dit de positif auparavant.

 

Là aussi, tout dépend de la façon dont le candidat parle des difficultés qu'il a rencontrées. Si vous arrivez à montrer que vous avez appris de vos erreurs, ce n'est pas un problème.

 

 

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Stéphane BéchauxJournaliste spécialisé

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