Journée mondiale du travail social : "aller vers", ou revenir aux fondamentaux

Qui n'a pas sa journée mondiale ? Pas le travail social, célébré ce mardi 19 mars 2019. L'occasion pour les travailleurs sociaux de mettre leur action en lumière.

 

"Aller vers" ceux qui ne demandent rien

 

Une rencontre autour du thème "L'aller vers, un enjeu de cohésion sociale" a ainsi été organisée, lundi 18 mars 2019, à l'Assemblée nationale, à l'initiative du Haut Conseil du travail social (HCTS), en lien avec la Fédération internationale des travailleurs sociaux (IFSW).

 

"L'aller vers" ? Une dynamique qui se développe dans le travail social et qui consiste, pour le professionnel, à sortir de ses murs pour aller à la rencontre des personnes qui ne sollicitent pas ou plus les services sociaux, alimentant notamment le phénomène de non-recours aux droits sociaux.

 

Souvent associées à la prévention spécialisée ou aux maraudes, ces démarches sont désormais bien plus variées, a souligné la députée Brigitte Bourguignon (LREM), présidente du Haut Conseil du travail social (HCTS) et de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.

 

Des initiatives variées

 

Plusieurs de ces initiatives ont ainsi eu les honneurs de l'hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée nationale, au cours d'une table ronde animée par Didier Dubasque, ancien président de l'Anas, à commencer par l'équipe juridique mobile de la ville de Grenoble, qui descend dans la rue pour favoriser l'accès au droit opposable au logement et à l'hébergement (Dalo/Daho).

 

Ont aussi été présentés un "Ehpad à domicile", Ehpadadom, géré par la Croix-Rouge à Sartrouville dans les Yvelines, pour permettre le maintien à domicile de personnes âgées en perte d'autonomie ou les Promeneurs du net qui vont à la rencontre des jeunes sur Internet en général et sur les réseaux sociaux en particulier.

 

Jeter des passerelles

 

Des témoignages qui mettent en évidence la nécessité de jeter des passerelles entre professionnels et personnes accompagnées, voire de rétablir un dialogue distendu sous le poids des tâches administratives qui ont "contaminé le cœur de métier" du travail social, selon les termes du sociologue Cyprien Avenel, représentant de la direction générale de la cohésion sociale (DGCS).

 

Reste le "paradoxe de la posture" qui consiste à "passer de la non-demande à la formulation de la demande tout en respectant le libre arbitre de chacun". Une réserve partagée par Carole Le Floch, représentante du Conseil national des personnes accueillies et/ou accompagnées (CNPA – HCTS), qui a attiré l'attention sur l'exigence éthique de respecter la volonté de la personne.

 

Trouver la "juste proximité"

 

Un enjeu qui amène à reconsidérer la question de la distance professionnelle, ou plus exactement de "la juste proximité" avec l'usager, selon l'expression de Roland Janvier, président du Comité régional du travail social de Bretagne, et ancien assistant de service social. On en revient à "des choses oubliées comme se parler d'égal à égal ", à des choses aussi banales que "se donner rendez-vous sur la place publique", a abondé pour sa part François Roche, de la commission éthique du HCTS.

 

"L'aller vers" ne serait donc finalement qu'une réaffirmation du cœur de métier des travailleurs sociaux ? "Un cœur de métier renouvelé", a nuancé Marie-Paule Cols, vice-présidente du HCTS. "On est en train de remettre sur le métier un certain nombre de valeurs et de fondamentaux, alors que la société autour de nous change", a-t-elle précisé, avant de conclure : "'Aller vers', c'est sortir de sa zone de confort".

 

 

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En savoir plus

Journée mondiale du travail social, sur le site de l'IFSW.
Haut Conseil du travail social, sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé.

 

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