Diplômée en 2012, Barbara Perennes, éducatrice spécialisée, a exercé en CDI pendant une dizaine d’années, principalement en protection de l’enfance, auprès de publics et d’employeurs variés.
"Je ne reste jamais plus de 3 ans sur un poste. J’ai besoin de nouveaux challenges, d’être en situation d’apprendre. C’est ce besoin de changement qui m’a poussée à me tourner, en 2023, vers l’intérim".
Ayant rempli différents engagements sur une durée d’un an, elle en tire les enseignements suivants : "Quand on arrive sur une mission, l’idéal est de pouvoir échanger avec le professionnel que l’on remplace. Sinon, je demande à voir le règlement de la structure, à me faire préciser les règles de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas. Je demande aussi à ce que l’on m’explique les situations les plus complexes, et, selon les cas, à consulter le carnet de liaison", développe-t-elle.
Elle remarque que si les structures sont plus nombreuses à anticiper l’accueil d’intérimaires, notamment en fournissant un livret d’accueil, la qualité de cet accueil reste très aléatoire.
"On est considéré ou comme une personne très attendue ou comme quelqu’un qui ne fait que passer, donc sur lequel on ne va pas investir de temps", remarque-t-elle.
Les missions d’une seule journée peuvent sembler frustrantes : "On est davantage dans un rôle de surveillance, pour remplir un taux d’encadrement. On n’est pas là pour créer du lien ou s’investir dans le dispositif. Il faut en avoir conscience et être à l’aise avec ces limites", analyse-t-elle.
Les besoins en intérim étant très importants, le professionnel a la possibilité de refuser la mission, de choisir son confort comme d’explorer de nouveaux univers. "Sur de courtes durées, on peut se dire : 'Je vais me faire une opinion'", souligne-t-elle.
Son appétence pour la nouveauté et ses réflexes pour une prise de poste facilitée n'ont pas empêché Barbara de vivre des missions plus difficiles que d’autres. "Par exemple, je me suis retrouvée seule, pour une soirée, avec un groupe d’enfants autistes, un public qui m’était inconnu", relate-t-elle.
"J’ai dû faire appel à mon bon sens, à la confiance que me donnent mes dix ans d’expérience pour gérer au mieux la situation, en sachant que les missions d’intérim qui s’additionnent sont, elles aussi, très formatrices", confie-t-elle.
De quoi se demander si l’intérim est un cadre de travail adapté aux tout jeunes diplômés.
"J’imagine davantage les professionnels débutants sur des missions longues, où ils auront le temps de s’adapter au poste et de développer des compétences, plutôt que sur des missions d’une journée", estime l’éducatrice spécialisée.
Après une mission d’intérim dans un centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) pour femmes (chez Aurore), Barbara a accepté d’y rester en CDI, ce qui n’était pas dans ses projets initiaux.
"En intérim, le salaire est bien plus intéressant, mais je me suis attachée au public et à l’équipe, tout en sachant que je partirai dans quelques années", conclut-elle.
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