Tessiah Gadou, médiatrice familiale à la Maison des liens familiaux, à Paris, était auparavant avocate. © Jeanne Frank/Divergence pour Le Media SocialMétiers du social : devenir médiateur familial
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Le médiateur familial permet aux membres d’une famille qui traversent une situation de conflit - souvent dans un contexte de séparation - de se rencontrer dans un cadre sécurisant et de réfléchir ensemble afin de prendre les décisions qui les concernent.
Le professionnel exerce généralement au sein d’une association, d’une caisse d’allocations familiales (CAF) ou encore en libéral. Les besoins de recrutement varient d’un territoire à l’autre, avec le frein du salaire, le métier n'ayant pas bénéficié de la prime Ségur.
Après un bac+3
Le diplôme d’État de médiateur familial, mis en place en 2004, est un diplôme de spécialisation professionnelle. Il se prépare après un premier diplôme de niveau bac + 3 en travail social, paramédical, en droit, psychologie ou encore sociologie.
La formation, d’environ 600 heures (500 h de théorie et 100 h de stage auprès d’un médiateur diplômé), doit se dérouler sur 3 ans au maximum.
Seconde carrière
Ces critères font que le métier concerne davantage des personnes ayant déjà eu une première carrière que des professionnels débutants. Tessiah Gadou et Florent Denis, tous deux médiateurs familiaux à la Maison des liens familiaux (Paris), ont ainsi exercé respectivement comme avocate et comme éducateur spécialisé avant de se former.
"Je me suis d’abord spécialisée sur les procédures amiables avant de basculer complètement vers la médiation, je ne voulais pas être celle qui tranche ou décide pour les autres", explique l’ancienne avocate.
"En tant qu’éducateur spécialisé en protection de l’enfance, j’étais frustré de ne pas pouvoir travailler avec les parents. La médiation familiale m’est apparue comme une voie correspondant davantage à mes attentes", témoigne de son côté Florent Denis.
Via la VAE
Le diplôme d’État de médiateur familial peut aussi être obtenu via la VAE pour des professionnels exerçant déjà des fonctions de médiation, même s’il s’agit plus généralement d’un allègement du cursus. Par exemple, un diplômé en psychologie peut être dispensé du module de psychologie.
Double exercice
Le métier se pratique généralement à temps partiel, à l'image, par exemple, d'un thérapeute exerçant une activité de médiateur familial.
À la Maison des liens familiaux, les professionnels complètent leurs heures de médiation en recevant du public dans le cadre de dispositifs de soutien à la parentalité. "Il est de toute façon impossible de recevoir et d’accompagner à temps complet des personnes traversant une situation de conflit", souligne Florent Denis.
Nouvelle posture
Pour les travailleurs sociaux empruntant cette voie de reconversion, le défi sera de s’appuyer sur leur expérience de la relation d’aide tout en s’en détachant pour adopter de nouveaux codes.
"Je ne suis pas là pour donner des conseils, j’accompagne des personnes afin qu’elles trouvent leurs propres réponses en partant de ce qu’elles sont", explique le médiateur.
La médiation familiale revendique de s’appuyer sur des principes éthiques de liberté, de responsabilité et de compétences des personnes, le médiateur s’engageant à préserver la confidentialité des entretiens.
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