photo_articleUn éducateur de rue doit nouer le dialogue avec les jeunes (image d'illustration). © Adobe Stock

"Un éducateur de rue n'est ni médecin ni assistante sociale"

Educateur spécialisé de formation, Cyril Combeau a exercé comme éducateur de rue, une mission sociale qui relève de la prévention spécialisée. Témoignage.

 

D'animateur à éducateur

 

Il a récemment quitté ses fonctions pour rejoindre une maison des adolescents (MDA), mais Cyril Combeau a été, pendant plusieurs années, éducateur de rue en Seine-Saint-Denis.

 

"Pendant ma scolarité, j'ai travaillé comme animateur Bafa", explique-t-il. "Cette expérience m'a conforté dans ma décision de travailler au contact des jeunes".

 

Découverte de la prévention spécialisée

 

Au cours de sa formation au diplôme d'Etat d'éducateur spécialisé (DEES) – au Centre de formation aux professions éducatives et sociales (CFPES-Cemea) d'Aubervilliers –, il assiste à une présentation du métier d'éducateur de rue par un intervenant.

 

C'est le déclic. Il effectue alors un stage au sein de l'association Vie et Cité, qui intervient auprès de jeunes en difficulté à Bobigny et à Drancy, où il est embauché après l'obtention du DEES, en 2016.

 

Comprendre les problèmes

 

En immersion dans les quartiers, l'éducateur part à la rencontre des 11-25 ans désocialisés ou marginalisés. "Pour aider ces jeunes, il faut d'abord déceler les problématiques qu'ils rencontrent en les amenant à se confier", souligne Cyril Combeau.

 

"Certains sont confrontés à des problèmes judiciaires, au harcèlement scolaire, à la maltraitance. D'autres ont des comportements à risque, des difficultés à trouver un emploi, des soucis de papiers ou de logement".

 

Relation de confiance

 

"Les jeunes peuvent refuser le dialogue et se montrer virulents. Il faut faire preuve de patience et de persévérance", poursuit-il. Cinéma, jeux de société, foot... L'essentiel est de parvenir à nouer un lien pour favoriser l'insertion et l'autonomie des jeunes.

 

Après avoir établi des rapports de confiance, l'éducateur peut alors proposer des actions éducatives et sociales personnalisées, adaptées aux difficultés et aux avancées de chacun.

 

Travailler avec les jeunes

 

"Nous travaillons toujours avec la participation des jeunes. S'ils n'ont pas pris eux-mêmes la décision de retourner à l'école, leur faire la morale sera inutile. Ils n'ont aucune obligation de nous obéir", précise Cyril Combeau.

 

Capacité d'initiative, ouverture aux autres, esprit d'équipe, sens des responsabilités, aptitude à la relation d'aide sont autant de qualités requises. "Le plus difficile dans ce métier est d'encaisser que des jeunes arrêtent de nous voir et retombent dans la violence.  En revanche, c'est une satisfaction quand l'un d'eux trouve une formation ou un travail".

 

Un travail en réseau

 

Pour permettre aux jeunes en rupture avec les institutions de se rapprocher des structures de droit commun, l'éducateur travaille avec tout un réseau de partenaires locaux (CAF, PMI, missions locales, foyers de jeunes travailleurs…).

 

"Un éducateur en prévention spécialisée n'est ni médecin ni assistante sociale. Ces professionnels ont des compétences que nous n'avons pas et la complémentarité de nos missions est essentielle", insiste en effet Cyril Combeau.

 

 

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Adeline FargeJournaliste spécialisée

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