Rencontre avec une monitrice-éducatrice auprès de jeunes en danger de déscolarisation (image d'illustration). © Adobe StockMonitrice-éducatrice : une vocation pour un métier à revaloriser
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Manon Colas, 29 ans, a fait toute jeune le choix de travailler dans le secteur social. "À 14 ans, à l'occasion d'un stage, j'ai rencontré des personnes en situation de handicap. Une révélation, c'est cette rencontre qui explique mon orientation professionnelle. Travailler auprès de ce public demeure d'ailleurs un idéal", raconte-t-elle.
Pourquoi monitrice-éducatrice ?
Après le bac et diverses expériences de terrain, notamment dans le cadre de séjours adaptés pour personnes handicapées, elle suit une formation en économie sociale familiale, puis prend la décision de s'inscrire en filière de moniteur-éducateur.
"À cette époque, le concours d'entrée de l'établissement que je visais était facilité pour les candidats ayant le baccalauréat (seulement l'oral à passer) et je voulais faire des études courtes", précise-t-elle.
Études courtes et diplôme d'État
Elle obtient ainsi le diplôme d'Etat de moniteur-éducateur (DEME). Si aucun niveau n'est exigé pour accéder à la formation, chaque établissement de formation en travail social organise une sélection qui comprend une épreuve écrite et des épreuves orales.
Pendant sa formation, Manon Colas fait aussi plusieurs stages en prenant soin de ne pas se diriger systématiquement vers son secteur de prédilection, le handicap, notamment avec une expérience dans une maison d'enfants (Mecs).
Des stages qui bousculent
"Je conseille aux étudiants de sortir de leur zone de confort pour leurs stages car il est plus facile de partir à la découverte d'univers différents comme stagiaire qu'en tant que professionnel", insiste-t-elle.
Elle est aujourd'hui en poste au collège Nouvelle Chance Saint-Martin, au Mans (Sarthe), un établissement scolaire des Apprentis d'Auteuil qui accompagne des adolescents en danger de déscolarisation.
"Notre rôle est de leur apporter un cadre rassurant et solide pour les aider à prendre un nouveau départ, de redonner confiance dans l'adulte et en eux-mêmes", détaille-t-elle. "C'est prenant et surtout extrêmement enrichissant. Nous donnons beaucoup et nous recevons encore plus de ces jeunes."
Quelles conditions d'exercice ?
"Notre équipe – qui représente le noyau de la structure – est unie et nous pouvons nous appuyer sur un cadre de travail soutenant", se félicite Manon Colas. "C'est important pour les professionnels mais aussi pour les jeunes, qui le sentent."
Mais il faut savoir que les conditions de travail des moniteurs-éducateurs peuvent être plus éprouvantes, notamment quand les équipes ne sont pas au complet au vu des difficultés à recruter.
La perspective "éduc spé"
Pour l'avenir, Manon Colas envisage, "pourquoi pas", de devenir éducatrice spécialisée pour son évolution professionnelle et pour un salaire plus confortable – et ce, par le biais de la validation des acquis de l'expérience (VAE), une voie empruntée "par nombre de [ses] collègues moniteurs-éducateurs".
"Mon métier, comme les autres métiers du secteur social, est un métier de l'ombre qui devrait être revalorisé", estime-t-elle enfin.
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Les articles :
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