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Changer de métier : une pratique marginale dans le secteur social

Près d'un quart des personnes ayant un emploi ont changé de métier entre 2010 et 2015, selon des chiffres récents de la Dares, mais pas dans l'action sociale.

 

Moins d'un travailleur social sur 10

 

Alors que 22 % des personnes ayant un emploi ont changé de métier entre 2010 et 2015, indique la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares, ministère du Travail) dans une étude publiée en novembre 2018, c'est le cas pour seulement 9 % des personnels de l'action sociale.

 

Un constat que la Dares explique en considérant que "les mobilités sont plus fréquentes lorsque le métier exercé initialement requiert des compétences transférables à d'autres domaines"

 

Professions réglementées

 

Dans l'électricité-électronique ou dans l'artisanat, par exemple, plus de trois personnes sur 10 ont d'ailleurs non seulement changé de métier mais aussi de domaine professionnel sur la période considérée. Il serait donc plus courant pour un électricien de se lancer dans une démarche de reconversion professionnelle que pour une assistante sociale.

 

En effet, "dans les domaines professionnels où l'accès est réglementé [comme c'est le cas des assistants de service social] ou se fait par concours [pour l'entrée dans la fonction publique notamment], la mobilité est plus limitée", commente la Dares. C'est le cas de l'éducation et de la formation (5 % de changements de métier), et de la santé et de l'action sociale, culturelle et sportive (9 %).

 

Peu de chômage

 

De plus, la situation professionnelle est d'autant plus stable que, pour y accéder, on passe par "un cursus parfois très long pour les professions les plus qualifiées", selon l'étude. Ce qui se confirme pour les métiers d’infirmier, de sage-femme, de médecin ou de juriste, par exemple, qui "comptent parmi les moins mobiles, avec celui d’enseignant : le changement de métier concerne au plus 4 % [des effectifs] de chacun d’entre eux". On peut comprendre qu'après avoir autant investi dans une formation qui plus est très spécifique, les professionnels hésitent à changer de voie.

 

Mais un dernier élément pourrait aussi expliquer que ces métiers soient peu propices à être abandonnés dans une optique de mobilité professionnelle : on y connaît peu le chômage. Seulement "5 % environ des personnes qui travaillent dans les domaines de l’éducation-formation et de l’administration publique, des professions juridiques et de l’armée ou de la police ont connu une période de non-emploi entre 2010 et 2015", avance en effet la Dares.

 

 

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En savoir plus

"Changer de métier : quelles personnes et quels emplois sont concernés ?", Dares Analyses 2018-049, novembre 2018.

 

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Anne SimonotJournaliste spécialisée

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