Pas toujours bien connu, le conseil en évolution professionnelle (CEP) est pourtant un service public gratuit et accessible, permettant de s'informer et d'être accompagné dans un projet ou un questionnement professionnel. Les explications de Johanna Bobinec, conseillère en évolution professionnelle au sein de l’organisme Envergures.
Ce service est gratuit, neutre, et ouvert à tous les salariés.
Le rôle du CEP est de les accompagner dans la réflexion et la formalisation de leur projet professionnel. Ils peuvent vouloir prendre du recul sur leur situation, connaître les opportunités d’emploi, valoriser leurs compétences, faire une formation, une reconversion, créer une entreprise, ou se renseigner avant de démissionner, ce qui est d’ailleurs conseillé.
Leur point commun ? 80% d’entre eux subissent un mal-être au travail.
Sur le site "mon-cep.org" ou via la plateforme téléphonique (09 72 01 02 03), on peut obtenir un rendez-vous avec un conseiller près de chez soi sous dix jours, dans un organisme habilité par France compétences. Le premier rendez-vous permet de présenter sa situation, ses attentes, et de donner son accord pour un accompagnement composé de 6 ou 7 rendez-vous sur 12 mois.
Oui, beaucoup. Des auxiliaires de vie, aides-soignantes, cadres de santé, éducateurs spécialisés aussi. La plupart ont entre 35 et 45 ans. La moitié vient se renseigner, souhaite changer d’employeur ou créer son entreprise dans le même secteur, et l’autre moitié veut changer complètement de domaine.
Le conseiller CEP connaît très bien les entreprises du bassin d’emploi, les dispositifs et organismes de formation. Il peut donner des contacts, aider à choisir une formation, expliquer les possibilités de financement.
Parmi les dispositifs intéressants, on présente notamment "Transition Pro", qui permet de se former en gardant sa rémunération, ou "démission-reconversion", pour bénéficier des allocations chômage après une démission. On informe sur les règles et les conséquences d’une rupture du contrat de travail. On peut aussi orienter vers un bilan de compétences pour affiner le projet.
Une éducatrice en institut thérapeutique éducatif et pédagogique (Itep) est arrivée en voulant démissionner. Les horaires décalés ne lui convenaient plus. Nous avons retravaillé son CV, cherché dans les organismes sociaux et administratifs locaux, et elle a trouvé un poste d'agent d'accueil au sein d'un maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
J’ai accompagné un éducateur spécialisé dans son projet de créer un lieu de vie et d'accueil (LVA) pour adolescents. Il avait l’idée mais ne savait pas comment s’y prendre. Je l’ai aiguillé à chaque étape : contacter les instances départementales, se renseigner auprès de structures existantes pour faire un business plan, acheter un local, être accompagné par la Chambre de commerce. Son projet a été accepté dans le cadre du dispositif "démission-reconversion".
Bien sûr. Une personne qui était employée de libre-service dans le commerce depuis 15 ans a intégré l’école d’infirmier. Je l’ai accompagnée pour sa candidature et son dossier "Transition pro", qui lui permet de garder sa rémunération pendant la première année de formation. J’ai aussi des auxiliaires de vie qui vont intégrer l’école d’aide-soignant en bénéficiant du même dispositif.
Les articles :
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– Métiers du social : préparer un changement professionnel
– Le bilan de compétences, comment s'y prendre ?
– Formation professionnelle : recourir au dispositif Pro-A dans le social
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