Aide à domicile : quel est l'impact des contrats aidés sur le recrutement ?

Avoir travaillé récemment dans l'aide à domicile augmente-t-elle vos chances de retrouver un emploi dans ce secteur ? La Dares et l'Insee l'ont vérifié par testing.

 

Un testing dans l'aide à domicile

 

La Dares et l'Insee ont réalisé, en 2018 en France métropolitaine, une étude sur "L'effet de l'expérience professionnelle récente sur les chances de recrutement : le cas des secrétaires et des aides à domicile".

 

Cette étude figure au sommaire de l'édition 2019 de l'ouvrage Emploi, chômage, revenus du travail, publié en juillet 2019 par l'Insee et la Dares, et qui rassemble des analyses et des indicateurs portant sur le marché du travail.

 

Des candidates fictives

 

Au cours de ce testing CV, deux candidatures fictives quasi-équivalentes étaient envoyées en réponse à des offres d'emploi diffusées par Pôle emploi : la seule différence résidait dans le parcours professionnel de l'année précédant l'expérimentation.

 

Les profils ont été élaborés pour être représentatifs des bénéficiaires de contrats aidés et des demandeurs d'emploi. Dans le cas de l'aide à domicile : des femmes d'une quarantaine d'années, peu ou pas diplômées, ayant travaillé de nombreuses années dans le domaine d'activité correspondant à la candidature, avant d'interrompre leur carrière professionnelle pendant cinq ans.

 

Ensuite, selon les CV :

• soit la candidate était restée sans emploi ou avait effectué deux CDD courts dans un autre domaine (des "petit boulots") ;
• soit elle avait travaillé l'année précédente dans l'aide à domicile, dans le secteur marchand ou pas, et en ayant suivi une formation ou pas.

 

Un secteur en tension

 

Au total, 32 CV ont été construits, et 4 259 candidatures soumises pour des postes d'aide à domicile : des CDI pour plus de la moitié d'entre eux, mais à temps partiel dans plus de quatre cas sur cinq.

 

Signe des "tensions sur le marché du travail" dans l'aide à domicile : 35,4 % des recruteurs ont rappelé les candidates (contre 5,7 % pour les secrétaires).

 

Par ailleurs, avoir fait un "petit boulot" n'a pas d'impact sur la recherche d'emploi d'une aide à domicile par rapport au fait d'être restée sans emploi. En revanche, avoir travaillé l'année d'avant dans ce secteur d'activité augmente considérablement les chances d'être rappelée par un recruteur.

 

Un tremplin vers l'emploi

 

Ce qui confirme que les employeurs recherchent du personnel expérimenté. Et même s'il joue, le fait d'avoir suivi une formation, qualifiante ou non, a moins de poids. C'est bien l'expérience professionnelle qui fait la différence.

 

Au final, ce testing – qui met en œuvre des conditions proches de celles des contrats aidés – permet aux chercheurs de la Dares et de l'Insee de supposer que, dans certains secteurs comme l'aide à domicile, "une année d'expérience professionnelle acquise par des personnes éloignées du marché du travail, telle que celle offerte par un contrat aidé, représente un tremplin vers l'emploi non aidé".

 

 

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En savoir plus

"L'effet de l'expérience professionnelle récente sur les chances de recrutement : le cas des secrétaires et des aides à domicile", Sandrine Firquet (Dares), sur le site de l'Insee.
Testing CV – Le cas des secrétaires et des aides à domicile, Insee (vidéo).

 

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