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Travail en horaires atypiques : attention danger !

Travailler le soir, la nuit, le samedi ou le dimanche n’est pas rare dans le secteur social et médico-social. Ce n'est pas anodin, les risques sur la santé étant réels.

 

Le secteur en première ligne

 

Le travail en horaires atypiques (le soir, la nuit ou le week-end) concerne 10,4 millions de salariés en France. D’après une étude de la Dares parue en juin 2018, 44 % des salariés déclarent travailler en horaires atypiques au moins une fois par mois.

 

Sans surprise, le secteur social et médico-social est largement concerné puisqu’il fait partie des activités soumises à l’obligation d’assurer la continuité de la vie sociale et la permanence des soins. A titre d’exemple, 64,4 % des salariés exerçant dans le domaine de la vie sociale travaillent le samedi ; ils sont 53,7 % dans les services de santé et du médico-social.

 

Plus grande flexibilité

 

Durée de travail plus longue, temps hors travail perturbé, plus grande flexibilité demandée…

 

L’enquête "Conditions de travail – Risques psychosociaux 2016" également publiée par la Dares a, pour sa part, mis en évidence que les salariés concernés ont une organisation de leurs horaires de travail plus contraignante que les autres. Et 80 % d’entre eux déclarent travailler au-delà de l’horaire prévu.

 

Troubles du sommeil, prise de poids...

 

Surtout, le travail en horaires atypiques présente d’importants risques sur la santé comme l’a démontré l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail (Anses), qui s’est penchée sur le travail de nuit dans un épais rapport publié en 2016.

 

Troubles du sommeil et de la concentration, effets sur la santé psychique ou la prise de poids, risque accru d’accident vasculaire cérébral ou de cancer (en particulier le cancer du sein)... Le travail de nuit peut altérer, de manière plus ou moins grave, la santé des salariés. Il augmente aussi la fréquence et la gravité des accidents du travail notamment les accidents de la route entre le lieu de travail et le domicile.

 

Horloge interne désynchronisée

 

"Chez les travailleurs de nuit ou postés, l’exposition irrégulière à la lumière du jour désynchronise les horloges internes et perturbe les rythmes biologiques", explique Laurence Weibel, docteur en neurosciences et chronobiologiste travaillant à la Carsat Alsace-Moselle et à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) – ce dernier vient d'ailleurs de produire un dépliant détaillant les effets du travail de nuit et du travail posté et les mesures de prévention.

 

"Le rythme circadien qui dure environ 24 heures et régule de nombreux phénomènes tels que le sommeil, la digestion ou les sécrétions hormonales n’est plus respecté. Associée à une dette chronique de sommeil, cette désynchronisation a des effets sur la santé", ajoute Laurence Weibel.

 

 

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En savoir plus

"Travailler la nuit dans la branche sanitaire, sociale et médico-sociale privée à but non lucratif", étude nationale de l'Observatoire prospectif des métiers et des qualifications de la branche (2010).

 

 

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Aurélie VionJournaliste spécialisée

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