Comme les autres employeurs du secteur social, la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) peine à pourvoir aux postes vacants.
"Nous rencontrons de grosses difficultés concernant les éducateurs PJJ, sachant qu’ils représentent 55 % de nos effectifs, et également concernant les assistants de service social, ce, dès la formation, avec des promotions à moitié pleines, voire qui ont été fermées", détaille Virginie Madru, chargée de mission attractivité/sourcing à la direction interrégionale de la protection judiciaire de la jeunesse (DIRPJJ) Île-de-France et Outre-Mer.
Pour contrer la problématique de l’attractivité des métiers du social, la PJJ s’emploie à être très présente sur les événements dédiés aux futurs diplômés.
"Nous visons les étudiants sortants d’IRTS, que nous essayons de rencontrer sur les salons. Nous allons aussi au-devant des étudiants à l’université, par exemple les étudiants en droit. Par ailleurs, nous créons nos propres évènements de recrutement, comme prochainement avec France Travail", détaille Virginie Madru.
La PJJ se rend plus visible sur les réseaux sociaux professionnels, en premier lieu LinkedIn, qui lui permettent dans le même temps de repérer des profils.
"Je remarque que des institutions sont désormais présentes sur des réseaux sociaux non professionnels, comme TikTok", observe Hakim Tilouch, directeur territorial de la PJJ de l’Essonne. "C’est une démarche qui demande réflexion car elle peut entraîner un conflit de valeurs".
Lors des entretiens de recrutement, le directeur territorial s’emploie à répondre aux questions des candidats sur les possibilités de télétravail, de mobilité ou encore d’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, remarquant, comme nombre de recruteurs, que "la génération des jeunes diplômés a un autre rapport au travail".
Mais il tient à évoquer tout autant avec eux "l’intérêt des métiers de la PJJ, qui touchent à différentes politiques publiques, comme les potentiels de passerelles d’un métier à l’autre. Un éducateur peut devenir chef d’unité éducative ou encore viser la magistrature".
Dépassant l’aspect concurrentiel du recrutement sur des métiers en tension, la DIRPJJ Île-de-France, en particulier en Essonne, propose aux conseils départementaux et aux grandes associations de mutualiser leurs recherches de candidats.
"Nous avons ainsi organisé, fin 2023, une journée portes ouvertes où les candidats pouvaient rencontrer les recruteurs de la PJJ et du département autour de la même table", précise Hakim Tilouch, qui avait déjà initié le même type d’opérations avec le secteur associatif alors qu’il était en poste en Martinique.
Virginie Madru comme Hakim Tilouch espèrent qu’à l’avenir, les recruteurs pourront échanger sur les parcours des professionnels, "pour que, par exemple, si un de nos professionnels est bloqué dans son évolution, nous puissions mutuellement faciliter son intégration, par exemple dans un conseil départemental, et que pourquoi pas, il puisse ensuite revenir vers nous", imagine le directeur territorial.
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