photo_articleD'ici 5 ans, 40% des assistants familiaux vont partir à la retraite. Les départements recrutent activement pour les remplacer. © Getty images

Devenir assistant familial… et le rester

Comment entrer – et durer – dans le métier, très recherché ces temps-ci, d'assistant familial : les conseils de Marie-Noëlle Petitgas et Bruno Roy, des associations Anamaaf et Casamaaf.

 


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Les assistants familiaux sont 38 000 professionnels, accueillant à leur domicile 76 000 enfants confiés par l'aide sociale à l'enfance (ASE).

 

D'ici à cinq ans, 40 % d'entre eux vont partir à la retraite, et les conseils départementaux qui les emploient recherchent activement des candidats pour les remplacer. 

 

Devenir assistant familial 


"L'agrément obligatoire s'obtient après enquête des services du département", indique Marie-Noëlle Petitgas, assistante familiale depuis 40 ans. S'ensuit un stage préparatoire de 60 heures, puis une formation initiale de 240 heures, à réaliser dans les trois ans.

 

Le diplôme d'État, qui n'est pas obligatoire pour exercer, a été complétement revu. "L'an prochain, le nouveau diplôme d'État d'assistant familial (DEAF) nécessitera le double d'heures de formation et aura un niveau bac qui facilitera les passerelles", explique Bruno Roy, qui exerce depuis sept ans. 

 

De vastes missions 

 

Le rôle de l'assistant familial est de favoriser un développement affectif, social et psychologique harmonieux de l'enfant. "Suivi scolaire, soutien psychologique, rôle d'alerte sur la santé, tâches ménagères, transport, nos missions sont très vastes, souligne Marie-Noëlle Petitgas. C'est une mise à disposition complète et sur mesure".

 

"Nous sommes des substituts familiaux, au cœur du projet pour l'enfant, et on doit travailler avec les parents", ajoute son collègue.

 

Les compétences requises

 

"Les qualités requises sont la bienveillance, l'empathie, l'ouverture, beaucoup d'écoute et d'observation, nous sommes parfois les premiers à entendre ce que l'enfant a vécu", poursuit-il.

 

Marie-Noëlle Petitgas souligne l'importance de se former en permanence "car les enfants confiés ont de fortes carences affectives et des troubles du comportement".

 

Accompagnement au quotidien

 

La journée-type est celle d'un parent, avec des tâches en plus : "Noter ses observations, interpeller l'éducateur référent, chercher un suivi pédopsychiatrique, du soutien scolaire, accompagner l'enfant aux visites médiatisées", égrène Bruno Roy. 

 

Au quotidien, "beaucoup de choses se passent autour des repas, qui sont des moments d'échanges et donc de travail thérapeutique, note Marie-Noëlle Petitgas, mais la journée-type n'existe pas vraiment car l'enfant apporte chaque jour son lot de surprises".

 

Des plus et des moins

 

Selon une enquête menée auprès des professionnels (1), les aspects positifs du métier sont "la relation avec le jeune, l'autonomie dans le travail, l'utilité et le sens du métier, sa variété, et la possibilité de travailler chez soi".

 

Les difficultés et sources d'insatisfaction sont "la fatigue physique et psychique, la rémunération fluctuante, les effets sur la vie familiale, le manque d'intégration dans l'équipe (2), et des responsabilités pas assez reconnues".

 

Travail en équipe


Pour tenir dans ce métier difficile et rompre l'isolement, le travail en équipe est indispensable. "Il faut participer aux réunions d'équipe et pouvoir se faire aider en cas de crise, insiste Marie-Noëlle Petitgas. Aller en analyse des pratiques, demander des temps de réflexion avec l'éducateur référent et faire des formations régulièrement".

 

Trouver du soutien et des ressources auprès d'autres assistants familiaux est également conseillé.

 

Un projet familial

 

Autre condition, "avoir une cellule familiale solide", estime Bruno Roy, marié à une assistante familiale depuis 15 ans. "Les deux fois où j'ai mis fin à un accueil, c'était pour protéger ma famille", abonde sa collègue.

 

Elle ajoute qu'il faut savoir gérer l'attachement, "et surtout le détachement, quand l'enfant s'en va : cela s'apprend et se travaille avec le temps".

 

 

(1) Baromètre "qualité de vie au travail" réalisé par Anamaaf et Casamaaf.
(2) Selon la loi de 2016 et le code de l'action sociale et des familles, les assistants familiaux doivent être pleinement intégrés dans l'équipe de l'aide sociale à l'enfance ou médicosociale.

 


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Mariette KammererJournaliste spécialisée

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