Travail social : accueillir au mieux un alternant

Même si son tutorat ne s’est pas déroulé comme prévu, Katline Nosel, éducatrice de jeunes enfants (EJE), transmet une leçon positive de son expérience.

 

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Katline Nosel a décroché le diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants (DEEJE) en 2021 après plusieurs années dans le secteur social. Elle exerce au sein d’un centre d’hébergement en soins résidentiels (HSR) géré par l’association Aurore, qui accueille des jeunes mamans sans hébergement, malades ou avec un nouveau-né malade.

 

C’est dans ce cadre qu’elle s’est portée volontaire pour être la tutrice d’une future EJE suivant sa formation en alternance. Une toute nouvelle expérience pour elle.

 

Se rappeler de ses débuts

 

Lors de la première rencontre avec l’alternante, Alicia, âgée de 21 ans, cette dernière lui a semblé, ainsi qu’à ses collègues, "peu mature", mais Katline Nosel a estimé qu’il était "tout à fait normal de lui donner sa chance".

 

"J’ai essayé d’imaginer comment j’aurais aimé être accueillie, ce que j’aurais aimé entendre en arrivant si jeune en milieu professionnel", poursuit-elle. L’équipe du centre s’est assurée qu’Alicia se sentait à l’aise avec un public en grande difficulté. 

 

Du temps pour observer…

 

L’EJE a donné environ 2 mois à Alicia (présente 3 semaines sur 4 au centre) pour prendre ses marques. "J’ai pensé que ce temps lui serait aussi utile pour se mettre en confiance et aller vers les autres professionnels ainsi que vers les familles car elle semblait particulièrement timide, me suivant comme mon ombre", relate-t-elle. 

 

… Tout en incitant à l’action

 

Voyant qu’Alicia manquait d’initiative, sa tutrice lui a suggéré différentes actions à mettre en place. Aussi, elle l’a soutenue quand elle a entrepris de mettre en place un atelier de prévention des risques domestiques, un exercice obligatoire pour valider sa formation.

 

"J’ai discuté avec elle de l’organisation pratique, du contenu…", précise Katline Nosel, espérant que ce support concret allait permettre à son alternante de franchir un cap. 

 

Partager ses doutes

 

L’EJE a échangé à plusieurs reprises avec ses cadres de façon plus ou moins formelle ainsi qu’avec les membres de l’équipe sur le déroulé du tutorat et les difficultés rencontrées. Elle a également apprécié d’avoir eu un temps de rencontre avec l’ensemble des tuteurs et tutrices en lien avec le centre de formation de son alternante. 

 

Bienveillance et fermeté

 

Dans une impasse face au comportement de son alternante toujours aussi peu proactive, Katline Nosel décide de lui proposer un second départ, avec un calendrier d’actions à respecter, "toujours dans la bienveillance mais avec davantage de fermeté".

 

Au même moment, Alicia annonce vouloir suspendre sa formation au motif que la perspective de son mémoire à rendre lui cause un trop grand stress, avec un impact sur sa santé. Katline Nosel regrette ce départ soudain : "J’aurais aimé avoir le temps de lui montrer que dans toute formation ou expérience professionnelle, il y a des hauts et des bas, et que le plus souvent, on y arrive à la fin". 

 

Après une pause, réitérer

 

L’EJE entend s’accorder une pause avant de retenter l’expérience du tutorat avec le projet "de séquencer davantage le contenu de la mission de l’alternant, afin d’inciter davantage à l’action".

 

Par ailleurs, elle a découvert la charge mentale que représente le tutorat - "on est beaucoup dans l’autocontrôle" -, et l’aspect chronophage de la mission.

 

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