Des idées pour mener un recrutement qui ne laisse rien au hasard

Quels sont les secrets de Philippe Wattier, directeur d'établissements et services à l'Armée du Salut, et de son équipe pour mener à bien leurs recrutements ?

 

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Directeur des établissements et services d'hébergement de l'Armée du Salut à Reims (Marne) et Charleville-Mézières et Rethel (Ardennes), Philippe Wattier (photo ci-contre) a peaufiné, avec son équipe, un processus de recrutement qui vise à ne laisser dans le flou ni le candidat ni le recruteur.

 

Premier conseil : s'assurer que le candidat est dûment informé avant de fixer un rendez-vous. "Les offres d'emploi sont parfois tronquées, il arrive notamment avec Pôle emploi qu'il y ait un flou sur le type de la structure", regrette Philippe Wattier. "Or ce n'est pas du tout le même contexte que de travailler dans un Cada ou un CHRS."

 

La parole au candidat

 

Ensuite, alors qu'il voit généralement les candidats en fin de processus, après un premier filtre, le directeur termine tous ses entretiens par : "Vous avez la parole, s'il y a quelque chose que vous aimeriez ajouter…"

 

"Les entretiens sont très formalisés, basés sur des grilles d'entretien avec des questions précises, visant notamment à faire ressortir les valeurs du candidat", explique Philippe Wattier. "Je trouve donc important que la personne ait cet espace de parole non guidée. Pour autant, il ne s'agit pas de refaire le match !"

 

Une présence réelle et entière

 

Autre recommandation : accueillir et raccompagner personnellement le candidat. "J'essaie d'envoyer le message selon lequel je suis totalement présent le temps du rendez-vous. Si – et je fais en sorte que cela reste exceptionnel –, je dois répondre à un appel téléphonique qui ne peut pas attendre, je préviens le candidat que je devrai interrompre notre échange."

 

Un conseil qui vaut aussi pour les candidats. "J'en vois encore trop qui n'éteignent pas leur téléphone… Je l'interprète alors comme : 'Je ne suis pas totalement disponible pour ce rendez-vous', et peut-être même pour le poste."

 

Confirmer son intérêt pour le poste

 

Après le rendez-vous, Philippe Wattier envoie un mail au candidat pour s'assurer qu'il est toujours intéressé par le poste. "Je demande à ce qu'il me confirme, dans les 48 à 72 heures, son intérêt pour le poste et sa prétention salariale. Comme il s'agit de métiers en tension et que nous dépendons d'une convention peu favorable, les candidats peuvent avoir répondu à plusieurs offres d'emploi en même temps."

 

Pour le directeur, la qualité du processus de recrutement doit aussi être en accord avec les valeurs revendiquées par l'établissement ou le service : "Comment une structure peut-elle mal se comporter avec les candidats qu'elle recrute et affirmer qu'elle agit avec bienveillance envers son public ?"

 

Des précautions utiles mais… chronophages

 

Une fois un candidat pressenti pour le poste, le directeur présente son profil aux professionnels chargés de l'encadrer afin d'évaluer s'il pourrait s'intégrer aisément à l'équipe. "L'arrivée d'une nouvelle personne ne doit pas déséquilibrer un groupe", avertit en effet Philippe Wattier, en reconnaissant que, "évidemment, toutes ces précautions mises bout à bout sont chronophages".

 

Enfin, lors de son entretien de fin de période d'essai, le nouvel entrant est invité à s'exprimer sur le souvenir qu'il garde du processus de recrutement et à éventuellement suggérer des améliorations.

 

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